Le slow wear
Peut-être connaissez-vous la "slow food", ce mouvement créé dans les années 80 en réaction à la culture de la "fast food" et qui prône une alimentation alliant plaisir et responsabilité environnementale ? Et bien désormais, il existe aussi un mouvement "slow wear ". Celui-ci s'oppose à la "fast fashion", un concept industriel et commercial qui vise à produire des vêtements toujours plus rapidement afin de proposer en permanence de nouveaux articles à la clientèle. La slow wear, c'est consommer moins mais mieux, revenir à des vêtements de qualité, certes un peu plus cher mais que l'on peut garder plus longtemps qu'une saison, bref privilégier la qualité à la quantité. Grâce à cette prise de conscience de nombre de consommateurs et de quelques industriels de l'habillement, les gammes de vêtements éthiques ou équitables se développent et se diversifient. Éthique ne se confond plus nécessairement avec ethnique et on trouve désormais au rayon des vêtements bio bien plus que quelques sarouels ou sandales africaines. Sur internet, par exemple, de nombreuses boutiques proposent des vêtements équitables pour toute la famille, y compris pour les enfants. Oui mais au fait, qu'est ce que la mode éthique ?
La mode éthique
La mode éthique est celle des vêtements bio ou équitables, c'est à dire répondant à des préoccupations aussi bien sociales qu'économiques. Pour être équitable, un vêtement doit avoir été fabriqué dans le respect des principes du commerce équitable (respect des droits des travailleurs, salaires décents, interdiction du travail des enfants...) mais aussi dans une démarche respectueuse de l'environnement (matières naturelles, biologiques ou recyclées, optimisation du temps de transport...). Par exemple, le coton utilisé habituellement dans le textile est extrêmement polluant car il nécessite l'utilisation d'énormément d'eau et de pesticides. Alors, dans le domaine de la mode éthique, on va privilégier l'utilisation de coton biologique ou d'autres fibres naturelles plus écologiques du type chanvre ou fibre de bambou. On va également encourager l'emploi de teintures non dangereuses pour l'environnement et même végétales lorsque cela est possible. Ainsi dénué de matières nocives, le vêtement équitable est meilleur pour la planète mais également pour notre santé. Car n'oublions que chaque jour nous portons des vêtements directement sur la peau sans nous soucier d'éventuelles substances nocives que les textiles pourraient contenir.
Les labels équitables
Il existe plusieurs labels certifiant des vêtements dits équitables ou bio. Parmi eux, le label BioRE mis en place par une société suisse qui produit des articles en coton bio en garantissant un respect de l'environnement tout au long de la chaîne de production. En France, les vêtements porteurs du logo BioRE se trouvent notamment dans les magasins Monoprix. Autre label, le célèbre Max Havelaar, que l'on est peut-être plus habitués à voir au rayon du café ou des plaquettes de chocolat. Dans le textile, Max Havelaar garantit le caractère équitable de la matière première, c'est à dire du coton. Ces vêtements labellisés sont vendus dans différentes enseignes du type La redoute ou Celio. Citons également le label français Ecocert qui lui se porte garant d'un coton respectueux de l'environnement depuis sa production jusqu'à sa transformation. Enfin, en faisant ses achats dans des boutiques éthiques, il est fort probable de rencontrer les labels EKO-Skal ou encore IMO Control, qui eux aussi apportent des garanties au consommateur quant à la traçabilité de la matière première.
Penser durable
Dans l'achat de vêtements comme dans tout acte de consommation, il est important d'apprendre à penser durable. Certes, acheter des vêtements équitables constitue un premier pas important vers une consommation responsable mais il existe aussi d'autres réflexes à adopter dans sa relation avec les vêtements. Le premier consiste à penser sur le long terme. Mieux vaut acheter un pull de qualité qui sera porté trois ans qu'un pull bas de gamme qu'il faudra remplacer l'hiver suivant. En outre, ce n'est pas parce qu'un vêtement ne ne nous plaît plus qu'il ne peut pas plaire à quelqu'un d'autres. Grâce à internet, de nombreuses possibilités s'offrent à tout un chacun : vendre en ligne, donner et pourquoi pas échanger afin de se refaire une garde robe à moindre frais. Il est également possible de déposer les vêtements dont on souhaite se débarrasser dans les boites métalliques prévues à cet effet dans la majorité des villes de France. Récupérés par une association, ils seront ensuite triés en trois catégories : les vêtements pouvant encore servir, ceux destinés au recyclage et ceux, de trop mauvaise qualité, condamnés à la destruction. Enfin, pour les plus créatifs d'entre nous, reste une dernière solution pour rallonger la vie de nos vêtements : le recyclage maison. Un pantalon en daim qui devient une jupe, un jean trop petit qui se transforme en sac à main... Et au final, un look forcément éthique et même plutôt chic.